L'objectif du projet OHADAC est double: (je) promouvoir l'harmonisation législative en proposant aux États une législation type dans le domaine du droit des affaires et (ii) promouvoir l'arbitrage et la médiation dans la région des Caraïbes, par l'ouverture d'un centre d'arbitrage, le Centre régional d’arbitrage de l’OHADAC.
Le Centre régional d'arbitrage de l'OHADAC aura pour objectif de fournir des solutions procédurales efficaces et rentables à tous les types de différends impliquant des particuliers, entreprises et États des Caraïbes, au niveau national et international, tout en s'attaquant aux contraintes de l'environnement commercial des Caraïbes et à d'autres difficultés régionales spécifiques.
Le projet OHADAC, dont le nom signifie «Organisation pour l'harmonisation du droit des affaires dans les Caraïbes»,»A été lancé en 2007 par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Pointe-à-Pitre, avec le soutien de l'Union européenne, France, la guadeloupe, Territoires de la Martinique et de la Guyane, ainsi que des associations d’employeurs telles que le MEDEF et la CGPME.
Basé sur le modèle réussi de l'OHADA en Afrique de l'Ouest, le projet OHADAC a pour objectif de faire progresser l'intégration juridique et judiciaire des Caraïbes afin de garantir qu'un cadre juridique harmonisé s'applique aux activités des entreprises des Caraïbes. Ça implique 33 États, s'étendant à tous les États insulaires des Caraïbes mais aussi aux régions côtières, y compris le Mexique, Venezuela, Colombie et Costa Rica.
Développements récents de l'OHADAC
Dans ce contexte, l'équipe OHADAC a été invitée à la deuxième réunion régionale intersessions du Groupe de travail de la CNUDCI sur la réforme du règlement des différends entre investisseurs et États, qui a eu lieu à Saint-Domingue le 13 et 14 février 2019 (voir le programme ici).
La CNUDCI suit les travaux de l'OHADAC depuis plusieurs années. Des représentants de la CNUDCI avaient déjà souligné lors de la 2015 Congrès de Pointe-à-Pitre l'importance du travail d'harmonisation juridique au niveau régional, réalisé au cours de la première phase du projet grâce à l'aide de l'Europe et d'Interreg.
Cet événement a réuni des représentants des États membres de la CNUDCI, comprenant un nombre important d'États des Caraïbes, comme le Belize, Venezuela, Colombie, Jamaïque, Costa Rica, Bahamas, Mexique, Équateur et République dominicaine. Des représentants des organisations régionales SELA et CARICOM étaient également présents à cet événement, ainsi que des experts en droit de l'arbitrage des investissements du monde entier.
Ces deux jours ont permis aux représentants des États d’exprimer leur point de vue sur les défis à relever dans le domaine de l’arbitrage des investissements., qui permet le règlement des différends entre investisseurs et États sur la base de textes protégeant les investissements étrangers.
Une source importante de protection internationale des investissements étrangers réside dans les traités bilatéraux d'investissement, communément appelé BIT. Ces traités garantissent certaines protections aux investisseurs étrangers, les principales normes étant l'interdiction de l'expropriation; la discrimination; traitement injuste et inéquitable; et déni de justice. L'État est toujours défendeur dans le cadre de cette procédure, la possibilité d'introduire des demandes reconventionnelles étant limitée.
La résolution des litiges dans ce domaine est sujette à controverses, et certaines lacunes du cadre existant de l'arbitrage des investissements ont été mises en évidence:
- Les principales critiques adressées au cadre de l'arbitrage en matière d'investissement tel qu'il se présente aujourd'hui concernent le coût et la durée de la procédure; l'absence d'une procédure rapide permettant de clore rapidement les réclamations contre des États manifestement abusifs ou dépourvus de motifs sérieux; la diversité insuffisante des groupes d’arbitres; mais aussi le manque de cohérence entre les décisions rendues qui est un facteur d'incertitude.
- Les représentants des États ont pu discuter du contenu de «nouvelle génération”Les traités d'investissement protègent mieux leurs intérêts, ainsi que des solutions développées en interne pour surmonter certaines des lacunes du système actuel.
- finalement, ces deux jours de rencontres ont également été l'occasion de brainstorming et de formulation de nouvelles propositions.
Les représentants de l'OHADAC ont pu intervenir et souligner la pertinence de l'harmonisation dans ce contexte. La loi sur la protection des investissements étrangers provient de sources très différentes dans les Caraïbes, et les normes de protection sont très inégales. en outre, le contenu de ces normes de protection des investissements n'est pas toujours défini avec précision. Dans ce champ, la codification serait la bienvenue, comprenant une clarification des sources de protection des investissements étrangers dans les Caraïbes et des différents niveaux de protection des investissements étrangers par pays. Un traité type de protection des investissements serait également proposé, fournir aux États et aux investisseurs des garanties suffisantes aux niveaux procédural et matériel.
Il a été mentionné que l'OHADAC pourrait commencer à travailler dans ce sens., et mis en place un groupe de travail réunissant des experts et un certain nombre de représentants des États des Caraïbes qui ont déjà manifesté leur intérêt pour cette initiative.. Pour plus d'informations, Marie-Camille PITTON peut être contacté.