La présomption de séparabilité dans l'arbitrage international signifie que la validité d'une convention d'arbitrage international est distincte et analysée indépendamment du reste d'un contrat. Il peut arriver que seule la convention d'arbitrage elle-même soit valide alors que le reste du contrat n'est pas, ou vice versa.
Cette présomption est reconnue dans toutes les juridictions développées. La raison de cette reconnaissance généralisée est le désir de promouvoir un système efficace de règlement des différends en maintenant la validité de l'accord d'arbitrage malgré les doutes concernant la validité d'un contrat sous-jacent.. La validité d'un accord étant souvent mise en doute dans les litiges, l'arbitrage lui-même ne sera pas compromis par la constatation de la nullité du contrat sous-jacent.
La Suisse a été l'une des premières juridictions à appliquer la présomption de séparabilité, au début du 20e siècle. Les tribunaux suisses considèrent que l'accord d'arbitrage est de nature procédurale, plutôt que de fond, et compter sur cette qualification pour maintenir la présomption, aujourd'hui trouvé dans l'article 178 de la loi suisse sur le droit international privé.
En Allemagne, la notion de séparabilité a été reconnue et acceptée dès le début de la 20e siècle. toutefois, l’indépendance de la convention d’arbitrage était subordonnée à l’intention des parties. Ce n'est qu'en 1998 que l'Allemagne a promulgué la Loi type de la CNUDCI et pleinement intégré la présomption de séparabilité.
Les États-Unis ont également reconnu très tôt cette présomption, dans la section 2 de la loi fédérale sur l'arbitrage. Les tribunaux ont confirmé la présomption dans les affaires internationales et nationales. Deux cas principaux ont donné le ton à cet égard, c'est à dire., Robert Lawrence Co v. Devonshire Fabrics Inc (une décision du deuxième circuit) et Prima Paint Corp. v. Inonder & Conklin Mfg. Co. (une décision de la Cour suprême des États-Unis de 1967). Dans le dernier cas, la Cour suprême semblait considérer qu’une exception à la présomption serait l’accord contraire des parties. Le raisonnement du tribunal s’inspire des décisions des tribunaux allemands.
En France, la présomption de séparabilité a été confirmée par la Cour de cassation dans Gosset v. Carapelli dans 1963. Il a ensuite été codifié à l'article 1442 du nouveau code de procédure civile.
En Angleterre, bien que réticent à accepter la présomption de séparabilité, la Cour d'appel d'Angleterre a jugé 1993, dans Harbour Assurance Co v. Kansa General International Insurance Co, que la question de la validité d'un contrat n'a pas eu d'impact sur la validité de la clause compromissoire.